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Biographie de l'auteure : Article écrit par Colton Williams, agent des communications au Français pour l’avenir et ancien animateur du FNJA 2020. Colton est originaire de Windsor en Ontario et il habite présentement à Ottawa afin de poursuivre un baccalauréat en Didactique des langues secondes à l’Université d’Ottawa. |
Le français, c’est une langue difficile. Si vous l’avez déjà appris comme langue seconde, j’imagine que vous comprenez ce sentiment. Quand je dis ça, je parle de l’orthographe (pourquoi est-ce que le mot oiseau se prononce « wazo » ?), de la prononciation (j’ai toujours de la difficulté à dire quelques mots parfois) et de la conjugaison des verbes (nous chantâmes ? C’est quoi ça ?). Ça fait presque 10 ans que je parle couramment la langue de Molière, mais au début, l’apprentissage avait ses obstacles et il arrivait des moments où je n’avais pas les bons mots pour exprimer exactement ce que je voulais dire.
Une fois, pendant une entrevue pour un stage, quand j’avais à peu près 16 ans, la madame m’a demandé de me présenter en français pour vérifier mes compétences linguistiques. J’ai commencé à parler de mon voyage que j’avais fait l’année d’avant quand elle m’interrompit pour demander quels pays j’avais visité. Elle énumérait : « la France, la Suisse, l’Italie… » et je l’avais arrêtée pour dire : « Oui ! N’importe quoi ! ». Ark ! Quel manque de politesse ! Heureusement, elle n’était pas offensée, mais elle a dû m’expliquer que ce mot n’importe quoi, que j’avais appris comme « anything » ou « whichever », avait une connotation assez négative en français. Je me suis excusé, puisque je pensais que j’avais dit quelque chose du genre : « Oui ! Je les ai tous visités ! ». Depuis ce temps, je m’assure de bien connaître le sens d’une expression avant de la dire.
Un autre moment, quand j’étais au Québec, je parlais avec une jeune fille de l’âge de 10 ans. J’adore parler avec les jeunes et j’adore parler en français, donc j’ai profité de cette occasion lorsqu’elle s’est présentée. Pour une raison ou une autre, la fille a abordé le sujet d’Halloween. Donc, j’ai essayé autant que possible de chercher les mots de vocabulaire pertinents de mon temps comme élève au primaire. Je lui ai demandé : « Est-ce que tu vas mettre un feu follet devant ta porte cette année ? ». Elle était vraiment confuse, donc je lui ai expliqué ce que ce mot voulait dire pour moi : « une citrouille avec des trous pour qu’elle ressemble à un visage… comme un jack-o-lantern ! ». Pour ceux qui ne le savent pas, il n’y a pas de bon mot en
Malgré ces histoires gênantes et parfois drôles, je ne vous dis pas de ne pas parler devant les autres mais je vous encourage plutôt à faire tout le contraire ! Ces erreurs m’ont permis d’améliorer mon français et d’apprendre quels mots utiliser dans quels contextes. Dans chacun de ces cas, les personnes étaient bien gentilles et elles ont bien apprécié mes efforts pour communiquer dans leur langue ! Elles m’ont encouragé à chaque étape de mon apprentissage.
Maintenant, en tant que jeune adulte bilingue, je vis presque entièrement en français ! Mes cours universitaires sont en français, ma vie sociale se déroule majoritairement en français et je travaille à temps partiel au sein du Français pour l’avenir et en français, bien sûr ! Je me considère pleinement et fièrement francophone dans le sens linguistique et culturel. La langue française a changé ma vie pour le meilleur, et je ne serais pas la même personne si je ne l’avais jamais apprise.
Donc la morale que j’essaie de vous partager à travers ce blogue est de ne jamais vous sentir gêné à cause de votre grammaire, de votre accent ou de votre façon de vous exprimer en français ! Parler une langue seconde c’est vraiment chouette et c’est quelque chose dont il faut être fier ! Alors, je vous encourage fortement à parler en français et je vous promets que ça va porter fruit !