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Qui n’ose rien ne peut rien espérer

Rédigé par French for the Future | 8 déc. 2025 14:30:23

Si l’on m'avait annoncé, il y a un an, que je remporterais un concours de rédaction assorti d’une bourse de 1000$, je ne l’aurai sans doute pas cru. Pourtant, j’aurai tout de même sauté de joie à l’idée d’une telle réussite. Il n’existe rien de plus gratifiant que de savoir que sa plume, ses mots et le message que l’on souhaite transmettre ont su interpeller, ne serait-ce qu’une seule personne.

Je m’appelle Emma Nikolla, j’ai 18 ans, et je suis une des lauréates de la bourse du concours national de rédaction du Français pour l’Avenir de 2024, dans la catégorie Français Langue Maternelle. J’ai obtenu mon diplôme d’études secondaires en juin dernier de l’école secondaire catholique Garneau, et je poursuis désormais mes études à l’Université d’Ottawa, en sciences de la psychologie. Il est déconcertant de constater à quel point une bourse peut redéfinir le parcours d’un élève au postsecondaire, particulièrement alors que les frais de scolarité ne cessent de croître à un rythme effréné.

Le thème proposé dans le cadre du concours de 2024 était le suivant: « Qu’est-ce qu’un(e) bon(ne) ami(e), selon toi? ». Ce sujet m’a instantanément intriguée, car j’ai toujours été entourée de personnes qui ont établi ce qu’était une amitié inconditionnelle et indéfectible. Depuis que j'ai 5 ans, lorsque j’ai déménagé de Montréal à Ottawa, j’ai tissé des liens avec des amies de longue date, qui demeurent, à ce jour, les piliers de mon cercle social. Avoir des gens qui embellissent les journées grises, qui rendent les obstacles pénibles plus tolérables et qui facilitent les discussions les plus délicates est un privilège inestimable.

L’écriture et la langue française m’ont toujours fascinée, depuis mes tous premiers mots. Mon père m’accompagnait hebdomadairement à la bibliothèque publique du quartier, où je choisissais avec célérité une toute nouvelle collection de livres. Je me rappelle encore du roman (ou du moins d’une tentative d’ébauche quelque peu maladroite) que j’ai rédigé en sixième année sur les changements climatiques. Cet ouvrage parsemé d’erreurs syntaxiques et orthographiques me fait toutefois sourire aujourd’hui. Mes parents m’ont encouragée à mener ce projet à terme, même lorsque je remettais en question mon imagination. Avec le recul, je chéris ce texte, aussi imparfait soit-il, car il symbolise à la fois mon évolution et mon intérêt croissant pour l’écriture. Ainsi, ce concours de rédaction n’était ni ma première œuvre littéraire, ni ma dernière.

J’ai longtemps cru à tort que les auteurs que j’admirais écrivaient leurs œuvres d’un seul jet, guidés par une vision prédéterminée de chaque péripétie envisagée. Néanmoins, ce que l’on ne révèle pas assez aux jeunes francophiles, c’est que ce mythe est loin de refléter la réalité. Tout au contraire, l’écriture peut être un processus rigoureux, voire soporifique par moment, qui exige inévitablement persévérance et confiance en soi.

Lorsque j’ai découvert que le sujet du concours portait sur l’amitié, je savais qu’il me fallait sortir des sentiers battus et me retirer des contraintes imposées à la structure typique d’une dissertation. Or, bien que les idées me fourmillaient dans la tête depuis plusieurs jours, il m’a été difficile de traduire mes pensées en mots, et la date butoir approchait vertigineusement. Cela dit, je me suis laissée emportée par une comparaison métaphorique entre l’amitié et un jardin botanique. Dès lors, les mots se sont succédés avec fluidité et j’ai produit l’intégralité de mon texte en l’espace de quelques heures.

Si je pouvais transmettre un conseil à ceux et celles qui souhaitent affiner leur éventail de compétences et d’expériences en écriture, ce serait de reconnaître que chacun avance à son propre rythme et qu’il n’existe pas de méthode universelle en écriture. La beauté de la littérature réside justement dans sa subjectivité et dans l’approche différente de chaque personne due à leurs perspectives respectives. Certains trouvent l’inspiration dès le premier trait, tandis que d’autres - et je parle ici d’expérience - ne voient la lumière qu’à la veille de l’échéance.

Lorsque j’ai soumis mon texte, j’en étais fière, certes, mais m'efforçais de contenir mes attentes, par crainte d’une déception éventuelle. C’est d’ailleurs précisément ce qui a rendu l’annonce de ma victoire encore plus électrisante, d’autant plus qu’elle m’était octroyée pour l’Université d’Ottawa, soit mon premier choix d’établissement.

Il va sans dire que je me considère immensément chanceuse d’avoir pu consacrer un texte entier à la beauté des relations qui m’entourent, et je suis profondément reconnaissante de l’opportunité que ce concours m’a offerte. À tous ceux et celles qui doutent, qui hésitent ou qui tardent à se lancer dans l’aventure littéraire, je vous dis: Osez. Osez écrire, être audacieux, effacer, soumettre, et surtout, osez recommencer. Nous sommes souvent notre critique la plus sévère, mais c’est parfois lorsqu’on s’y attend le moins, qu’émergent les plus grandes révélations.

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