Lorsque nous, les jeunes, prenons la télécommande, prêts à suivre le rythme de ce monde, les gros titres sont trop souvent remplis de mots désagréables : guerre, mort, désastre… En réaction, on s’arrête et on pense : Oh mon dieu ! C’est horrible ! Heureusement que ça ne se passe pas ici !

Bien que les conflits semblent localisés à l’écran, souvent loin de pays comme le Canada, les souffrances sont partagées. Certes, l’instabilité régionale se propage, provoquant des tensions dans les relations diplomatiques à l’échelle mondiale, entraînant des conflits économiques, déplaçant de nombreux citoyens et déclenchant des crises migratoires dans le monde entier. Nous nous préoccupons également de ceux qui souffrent de malheurs et d’injustices à un niveau personnel, simplement en raison d’une empathie humaine élémentaire.

Mia est une élève de 12e année en Colombie-Britannique. Après deux ans d’immersion en français, elle a poursuivi ses intérêts linguistiques en débattant et en écrivant en français au niveau national. Passionnée par la politique et l’engagement communautaire, Mia a organisé plusieurs actions de plaidoyer sur des sujets liés à l’accessibilité de l’éducation et à la responsabilité de la police – projets qu’elle espère poursuivre dans ses études postsecondaires.

Et nous, en tant que jeunes Canadiens, pouvons faire de petits pas pour aider à atténuer les problèmes sociaux urgents ? Cet article propose un processus en trois étapes pour atteindre un tel objectif – de planter des graines de changement qui s’enracinent dans la prise de conscience, se développent grâce à l’engagement communautaire et s’épanouissent dans le plaidoyer.

Première étape : La prise de conscience

Comme le disent si bien les professeurs de mathématiques : il faut comprendre un problème pour pouvoir le résoudre.

Dans un monde complexe, la compréhension semble simple en apparence, mais s’avère difficile en pratique. À une époque où les reportages se font de manière autonome, les médias sont incroyablement diversifiés, mais ils offrent aussi des possibilités de développement des « fake news » (fausses nouvelles). Il est donc important de se poser deux questions avant de consommer du contenu en ligne : est-il crédible et est-il biaisé ?

La crédibilité découle souvent de la marque. Pour vérifier les sources d’information, on peut prendre en compte l’étendue de leur base de souscription – ce qui, pour beaucoup d’entre nous, est souvent un signe de crédibilité ; après tout, les journaux ne voudraient pas ternir leur nom et perdre des abonnés à cause de mauvais reportages.

En revanche, contrairement aux articles d’opinion, le journalisme informatif doit informer et non persuader. Pour s’assurer de l’impartialité des sources d’information, vérifiez leurs donateurs et leurs endossements. Lorsqu’une source est intimement associée à des partis politiques et à des entreprises donatrices, c’est souvent le signe qu’il faut prendre ce qui est écrit avec un grain de sel.

À part des journaux réputés tels que CNN et le New York Times, les chaînes d’information francophones constituent une occasion idéale de s’informer sur l’actualité et d’améliorer les compétences linguistiques simultanément. Ci-dessous se trouve une liste de plateformes d’actualités françaises populaires et fiables à prendre en considération:

France 24: un réseau d’information public basé à Paris qui offre des reportages professionnels et actualisés sous diverses formes médiatiques
Radio-Journal: un podcast quotidien d’informations très apprécié, réalisé par RadioCanada
Décrocher la une: un podcast organisé par Le Devoir, un journal québécois, contenant des interviews et des analyses de l’actualité

Deuxième étape : L’engagement

Après avoir compris les actualités de manière impartiale, il faudrait en discuter, examiner les points de vue opposés et se forger une opinion personnelle en accord avec la morale de chacun. En bref, il est temps de s’engager.

Cette étape n’a aucun objectif de consensus. En fait, le discours civil est en grande partie fondé sur des désaccords respectueux. Dans un contexte scolaire, un tel discours peut se dérouler par des activités telles que le débat et la simulation de l’ONU, qui encouragent l’examen des avantages et des inconvénients des questions politiques et de leurs solutions correspondantes.

En outre, les forums permettent aux jeunes de rencontrer des individus qui partagent les mêmes intérêts et de s’engager dans des discussions passionnées sur les problèmes du monde actuel.

Voici une liste de telles opportunités:

Assemblée des jeunes de l’UNESCO : cette assemblée permet aux jeunes de se réunir au siège social des Nations unies à New York, d’échanger des idées et de coopérer pour trouver des solutions aux problèmes mondiaux. Les candidats doivent être âgés de 18 à 32 ans, avoir une expérience démontrée en leadership et un intérêt marqué pour les affaires internationales.

  • Comité consultatif national de la jeunesse de la GRC : ce comité réunit chaque année 125 jeunes canadiens qui donnent leur avis et échangent des idées sur les programmes et les stratégies de la GRC concernant les jeunes. Il permet d’établir des liens précieux et un dialogue significatif avec des jeunes qui se soucient de la sécurité des communautés à travers le Canada. Les candidatures pour ce comité sont ouvertes entre juillet et septembre de chaque année.
  • Forums locaux organisés par Le français pour l’avenir : Ces forums facilitent le discours entre les étudiants francophones natifs et ceux qui parlent le français en tant que deuxième langue, ce qui favorise la compréhension entre les deux groupes et sensibilise les participants aux opportunités de carrières bilingues.

Troisième étape : le plaidoyer

Une fois qu’on a compris quelles sont les problématiques importantes, l’étape suivante consiste à transformer la passion en impact.

Le plaidoyer est le soutien à une cause ou à une politique, qui peut être directe ou indirecte. La mobilisation directe a un impact direct sur la population en question. Cela peut se manifester par des actions telles que des collectes de fonds locales qui amassent des dons pour des causes caritatives, ou des cours de langue gratuits dispensés par des bénévoles pour aider les immigrés à s’adapter à leur nouvel environnement.

D’autre part, des changements significatifs sont souvent rendus possibles par le soutien au niveau politique, grâce à des actions de plaidoyer indirectes. Voici quelques mécanismes qui facilitent les efforts de plaidoyer politique pilotés par les jeunes :

  • Lettres ouvertes : en distribuant une lettre critiquant le statu quo et présentant des demandes publiques de changement, signée par ceux qui partagent les mêmes souhaits, les lettres ouvertes envoyées à des organes décisionnels peuvent indiquer clairement ce qui est nécessaire pour soutenir l’intérêt des jeunes et, ainsi, pousser au changement.
  • Les manifestations : En montrant publiquement ce qui est demandé, en rassemblant des jeunes qui soutiennent des causes communes avec des slogans convaincants et une couverture médiatique, les manifestations s’avèrent souvent efficaces pour attirer l’attention des décideurs politiques et constituent un puissant vecteur de changement.
  • Campagnes de médias sociaux : grâce aux plateformes de médias sociaux, les jeunes peuvent obtenir du soutien pour leur action de plaidoyer en partageant des fiches d’information, des histoires et des formulaires d’inscription qui peuvent être diffusés dans les communautés par le simple clic d’un bouton.

Le monde est souvent dérangé, et il semble toujours y avoir plus de problèmes que de solutions. En tant que jeunes, nous pouvons être perçus comme ignorants et naïfs. Mais avec les bons outils, la bonne stratégie et un zeste de passion, nous pouvons, ensemble, faire avancer les changements positifs au sein de toute cette folie.

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