De nos jours, la communication devient de plus en plus facile. Des technologies comme les courriels électroniques, les médias sociaux, et les vidéos YouTube nous permettent de nous faire entendre partout dans le monde. Il ne reste qu’une seule barrière : celle de la langue. Il y a plus de 7100 langues dans le monde, dont cinq (en ordre de la plus à la moins parlée : anglais, mandarin, hindi, espagnol, français) parlées par environ 50% de la population mondiale en 2020. Face à cette multitude de langues, la traduction demeure alors un aspect important de la communication.

Junhan (Harry) Ouyang est un étudiant de 10e année. Il a habité à Gatineau, Québec pour cinq ans moins cinq jours, où il a développé son identité francophone. Il a ensuite déménagé à Vancouver, Colombie-Britannique et a participé au FNJA 2022 à Régina, Saskatchewan. Il est un ambassadeur du Français pour l’avenir pour 2022-2023. Il aime le français, le STIM, la lecture et le bénévolat.

On pense que le premier texte traduit était L’épopée de Gilgamesh, qui date d’environ 2000 avant J.-C. Au fil du temps, les savoirs d’une civilisation ont été traduits et utilisés par une autre; les religions se sont répandues grâce à la traduction de textes religieux; les histoires traduites ont donné le même sourire chez les enfants partout sur le globe.

C’est à cause de cette nécessité évidente de traduction que la traduction automatique est immédiatement devenue un sujet de recherche important quand les ordinateurs ont été inventés au milieu du vingtième siècle. Au début, les programmeurs.euses elleux-mêmes dictaient aux machines comment traduire chaque mot de la langue originale à la langue voulue et les placer comme une phrase suivant les règles de grammaire. Ce modèle fonctionnait pour les phrases débutantes, mais il s’effondrait au défi des mots qui ont plusieurs sens ou de la grammaire complexe. Plus tard, un chercheur japonais a inventé la traduction à base d’exemples : on remplace certains mots dans un modèle de traduction connu pour arriver à la traduction voulue.

L’algorithme de Google Traduction, lancé en 2006, utilise quant à lui la traduction à base statistique. Le programme analyse statistiquement des textes écrits en parallèle dans deux langues pour trouver les traductions possibles d’une phrase et la probabilité que chacune soit la bonne traduction. Enfin, l’innovation la plus récente était le réseau de neurones artificiels en 2016. Il a été mis en œuvre dans Google Traduction et d’autres algorithmes de traduction automatique. Essentiellement, on essaie d’imiter dans l’ordinateur la structure de neurones du cerveau humain, le faire « apprendre » avec des bases de données et l’utiliser pour traduire comme un humain.

Aujourd’hui, les services de traduction automatique sont amplement utilisés par les étudiant.es de langue, les voyageurs.euses, ou encore les consommateurs.rices de médias étrangers. De nouveaux logiciels de traduction comme DeepL, que les médias disent avoir surpassé même Google Traduction, sont apparus. L’avenir semble prometteur pour la traduction automatique.

Cependant, il faut avouer que même les meilleurs logiciels ont leurs limites. On peut trouver des « coquilles » des logiciels de traduction partout sur internet. Par exemple, « 我属狗 » veut dire « je suis né dans l’année du chien » en chinois, mais Google Traduction donne « je suis un chien », en français. Les expressions idiomatiques sont également difficiles à traduire pour les machines, comme « Pelleter par en avant », qui signifie « faire du travail inutile », est simplement traduit par « Shovel forward » par Google Traduction en anglais. Cependant, un traducteur.rice connaissant la culture et les expressions spécifiques pourra les traduire avec précision.

Le domaine le plus difficile de la traduction est sans doute la traduction littéraire; sans compter les logiciels, elle représente même un défi pour les traducteur.rices professionnel.elles. Par exemple, un mot peut avoir le même sens qu’un autre, mais sa connotation contribue à l’atmosphère; les noms des personnages et lieux fictifs peuvent cacher des significations dans leurs syllabes ou leurs lettres; un mot peut susciter une image particulière désirée par l’auteur.e; les jeux de mots qui font partie de l’humour. Tous ces mots nécessitent toute l’attention des traducteur.rices pour saisir le mot parfait. Pourtant, au-delà des mots, il y a le style et l’intention de l’auteur.e, le message de l’histoire, l’humour, l’évolution de la psychologie des personnages, les sentiments qu’un passage déclenche chez la personne qui lis, etc. à prendre en considération. D’ailleurs, on peut même dire que le processus ressemble à la réécriture de l’œuvre entière en suivant l’idée de l’auteur.e.

Les romans en sont un exemple parfait de la complexité de la traduction littéraire. Ils sont le fruit de l’imagination prolifique de l’écrivain.e et par conséquent, contiennent des concepts originaux, des mots au sens figuré, un ton particulier, des sens cachés, et des figures de style qui nécessitent une traduction adéquate pour rendre aux lecteur.rices étranger.ères la même excitation, nervosité, angoisse, nostalgie et déception. Pour les références culturelles qui sont inconnues pour d’autres cultures, les notes de bas de page peuvent donner une courte explication. La traduction des poèmes est similaire aux romans, sauf qu’il faut y ajouter la rime, trouver un mètre, et produire une sonorité. Souvent, le.la traducteur.rice va prendre ce qui rend un poème unique et le reproduire en traduisant. Par exemple, le poème « A une Damoyselle Malade » écrit par Clément Marot en 1537 suit une rime AABBCCDD et chaque vers a trois syllabes, deux éléments que les traductions ont également reflétés.

Quoi qu’il soit, il est clair que les technologies de traduction sont encore loin de satisfaire tous nos besoins liés à la langue – notre plus grande barrière de communication dans cette ère de mondialisation, même si elles ont déjà été grandement améliorées. La traduction des livres et textes littéraires demeura dans la main des traducteur.rices. Dernièrement, il faut absolument avouer que toute traduction a ses défauts et que certains éléments d’une langue ne se traduisent simplement pas. Effectivement, apprendre une langue nous-mêmes restera la destination ultime.

Sources:

https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/world/#people-and-society

https://www.languagenetworkusa.com/blog/brief-history-of-translation-everything-you-need-to-know

https://acutrans.com/history-of-google-translate/

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/08/29/quel-est-le-meilleur-service-de-traduction-en-ligne_5177956_4408996.html

https://magazine.columbia.edu/article/peculiar-perils-literary-translation

https://www.daytranslations.com/blog/literary-translation-challenging/

https://clementmarot.com/MaMignonne.htm

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