Je m’appelle Ella et je fais partie des 35 ambassadeurs sélectionnés pour participer au FNJA cette année. Avant cette expérience, je ne me considérais pas vraiment comme francophone. J’ai toujours aimé la beauté de la culture franco-canadienne et la musicalité de la langue, mais au fond de moi, je savais que mon français n’était pas parfait. Je gardais en moi cette petite voix qui me disait que je n’avais pas vraiment ma place dans le monde francophone.
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Ella Yan est une élève de 12e année à Burnaby, en Colombie-Britannique. Elle aime le sport, la musique et la lecture, mais ce qu’elle chérit le plus, ce sont les occasions de découvrir et de partager la culture francophone. Cette année, elle a eu la chance incroyable de représenter sa communauté au FNJA. Elle espère que son témoignage vous donnera envie de vivre, vous aussi, cette expérience unique! C’était un vrai plaisir de pouvoir écrire ce blogue et de partager son aventure. |
Mais le FNJA a tout changé. Ce programme n’a pas seulement amélioré mon français – il a transformé la façon dont je me perçois.
Ayant grandi dans une communauté anglophone, le français me semblait être quelque chose que je “visitais” seulement pendant les cours, et non pas une langue que je vivais au quotidien. J’ai commencé l’immersion tardive en 6ᵉ année et, tout au long de mon secondaire, je ne parlais français que pendant mes cours. Grâce à l’encouragement et à la recommandation de ma merveilleuse professeure de français et de ma famille, j’ai entrepris cette aventure unique dans une vie. Lorsque je suis arrivée au FNJA, entourée d’ambassadeurs venus de partout au pays – dont plusieurs étaient francophones de naissance – j’ai ressenti un nœud d’inquiétude dans la poitrine.
Cette crainte n’a pas duré longtemps. Dès le premier jour, j’ai été accueillie par des personnes dont la passion pour la langue française était si chaleureuse et authentique qu’elle a fait fondre toutes mes hésitations. Personne ne se préoccupait de mon niveau de français ; ce qui comptait, c’était la conversation, le lien humain. Leur patience et leur encouragement m’ont donné un sentiment de sécurité, et pour la première fois, j’ai parlé français sans peur, avec fierté, ouvertement, même avec mes erreurs.
Un moment qui restera gravé dans ma mémoire est le discours de Matthieu Gingras. Ses paroles ont été comme un éclair de lumière en moi. Il nous a rappelé qu’être francophone, ce n’est pas avoir une grammaire parfaite, c’est vivre la langue, la porter avec fierté, et la laisser faire partie de nous. Il a parlé de l’insécurité linguistique d’une façon qui m’a fait réaliser que je m’étais moi-même freinée. Ne pas seulement “parler français”, mais parler en français.
La semaine a été rythmée par des ateliers qui m’ont donné les outils pour faire vivre le français dans ma propre communauté : comment collaborer en équipe, comment concevoir un projet significatif, comment inspirer les autres. Mais le FNJA m’a offert bien plus que des compétences : il m’a offert une famille. J’y ai rencontré des amis qui partagent le même amour pour cette langue et cette culture, des personnes dont les histoires et les parcours ont élargi ma vision du monde.
L’une de mes activités préférées a été le jeu Survie de la Francophonie. Sous la pression des épreuves, je me suis rapidement liée à mes coéquipiers et, ensemble, nous avons surmonté d’innombrables obstacles, tout comme, je crois, nous devrons le faire dans la vraie vie pour préserver la culture francophone.
Un autre moment fort a été la possibilité de choisir entre visiter la Chambre des communes ou le Sénat. J’ai choisi la Chambre des communes, et je ne l’ai pas regretté. C’était une occasion de m’immerger non seulement dans la langue française, mais aussi dans la culture et l’histoire qui l’accompagnent. Apprendre le processus parlementaire et découvrir la ville m’a permis de mieux comprendre le rôle qu’a joué le français dans l’histoire et l’identité du Canada.
Je pourrais parler encore et encore des expériences incroyables que j’ai vécues au FNJA. Le dernier jour, lorsque nous avons dû nous dire au revoir, a été particulièrement déchirant – j’avais l’impression de retenir mes larmes tout du long, surtout lors de ma conversation avec mon animatrice. Sans l’encouragement et l’atmosphère accueillante créée par toute l’équipe, je ne me serais jamais sentie aussi chez moi. Dès le premier jour, j’ai su qu’il y avait toujours quelqu’un pour me soutenir alors que je sortais de ma zone de confort et que j’explorais mon identité francophone.
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